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Daniel PERON peintures semeur
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Voici la préface que j’ai rédigée à la demande de l’auteur. Une  rencontre intéractive passionnante entre poésie et peinture ...z

J’ai rencontré Marie-Ange Pigot sur le Web, cette toile étrange capable de tisser des liens fugitifs, légers, volatiles ou profonds et durables. Plus précisément, sa poésie et ma peinture, deux formes d’expression très différentes,  se sont croisées, au hasard des ruelles du Net, comme deux étrangers qui, après une regard furtif mais intense, ont perçu en l’autre, immédiatement, une part d’eux-mêmes …

 

Ce recueil est le témoin et l’aboutissement de cette rencontre. La plupart des poèmes préexistaient mais certains furent inspirés par des tableaux et réciproquement, tel « Le Piéton des Etoiles » qui orne la couverture et donne son titre à l’ouvrage. Loin de moi l’idée de dresser ici une analyse exhaustive et un peu froide de ce qui nous rassemble et nous complète. Plutôt tenter de saisir au vol d’une phrase, d’un mot, dans le sillage des litanies verbales qui reviennent en flux et reflux, l’essence d’une poésie en quête d’un surplus d’âme, petite sœur jumelle d’une peinture dont  formes et couleurs aspirent au même élan …

 

Les deux expressions semblent se fonder sur une dualité constante:  ombre et lumière, feu et glace, eau et terre, ciel et terre, ici et ailleurs, maintenant et hier ... ou demain … Esprit et Matière... Dualité qu’on retrouve dans la verticalité des toiles et l’opposition entre les espaces de lumière et de ténèbre, entre les étendues de vide et de matière brute.

La délicate poésie ciselée de Marie-Ange est rythmée par des mots de lumière et d’eau qui disent une aspiration à un autre monde, un monde de pureté et de passion vraie: étoiles, azur, or, feu, argent, ciel, cristal, lune,  mer, écume, glace, brume, autant de mots qui gémissent ou vibrent sous les pas du Piéton des Etoiles  … Elle nous aspire aussi dans les espaces confus et plus sombres d’une réalité décevante:  gouffres et blessures, nuit et tourmente, perte de l’autre …

Dans un des poèmes les plus âpres, la Dame de Bourgogne se dit l’esseulée, l’écorchée, l’assoiffée … Ecorchée d’un monde où elle ne se reconnaît pas,  assoiffée d’un ailleurs ou d’une  autre époque, la « Visiteuse d’un autre temps » marche sur le fil de l’errance, entre nostalgie et espérance.

Un autre temps, un ailleurs qui distilleraient leurs réponses. Temps révolu des chevaliers ardents et des Dames courtoises, Temps mythique et merveilleux des elfes et des forêts magiques. Temps où le Mystère nous était familier. Mais aussi Temps magnifié d’une rencontre tant espérée avec cet Autre, l’Etre de pureté, « qui régénère », « qui fait renaître, « un être à l’âme belle » … Attente vive et douloureuse mais sans résignation. Cet Autre tant appelé, tant entrevu, aussitôt disparu, à nouveau  recherché, cet Autre venu d’Outre-monde, n’est-il pas aussi l’autre moi-même ? Un Outre-ciel au tréfonds de nous-mêmes que l’Autre nous désigne comme un guide… Un passeur vers notre Intra-monde que l’écrivain supplie «  de lui accorder enfin ce pour quoi elle est née »…

 

Une quête difficile et glorieuse, amère et régénératrice, une errance de l’âme et de la plume où le sang qui fait survivre se fait encre qui fait vivre … Tournée vers cet Outre-ciel tant convoité, elle croise en chemin les outils de sa quête: l’Homme de lumière, l’Enfant auréolé ou sacrifié, la Dame parée d’or et de pureté, l’Oiseau surgi d’ailleurs, le Dragon alchimique, le Bleu constant du ciel et de la nuit …

 

 La poésie de la tisseuse de mots est son bâton de pèlerin et c’est dans cet écartèlement, cette diccotomie de l’Etre que va s’ancrer la force de chercher, d’espérer, de transfigurer, de sublimer, … d’écrire. Et le Verbe se fait alors glaive de lumière, pierre scintillante, métaphore cristalline, rime éthérée, rythme doux ou puissant, parole de rêve et de tourment, inspirée par ce qui n’est pas ici... 

Le but est quelquefois atteint. Le poème « Elle fut pâle cette aube ... » s’annonce comme le poème de la joie, de la transmutation et de la fusion.

 

La démarche de l’auteur est empreinte d’une profonde sincérité et nous avons ressenti la même émotion, sur les chemins de la peinture et de l’écriture, lorsqu’au profit d’une pause, nous nous sommes retournés pour étudier nos traces. Ce fut la même constatation: on y retrouvait les mêmes attentes, les mêmes  aspirations, le même acharnement à vouloir déchirer le voile de la réalité, avec les mêmes récurrences, qu’elles soient verbales ou picturales … Sans que rien ne fût prémédité …

 

On ne peut que se poser alors la question:  d’où viennent des volontés et  des cheminements si semblables alors qu’ils furent jusqu’alors étrangers ? Besoin irrépressible ? Catharsis ? Nécessité d’aller au-delà du visible L’artiste est un passeur entre le réel et l’Invisible: serait-il lui-même guidé sur des sentiers où les risques d’égarement sont multiples ?... Marie-Ange Pigot ne se pose pas la question. Son Art et sa Vie ne font qu’un et le monde dans lequel elle vous convie vous enchantera, au sens premier du terme, vous laissant à coup sûr quelque empreinte de rêves illuminés ou brumeux,  d’infinies douleurs et de féériques espérances ...

 

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